Affaire Mariama Ndoly : quand la honte d’une mère prime sur la vie

En 2020, dans un petit village sénégalais, une jeune femme de 19 ans, enceinte de six mois, est tuée. Pas par un inconnu. Par sa propre mère. Une histoire brutale, révélatrice de violences invisibles, où l’honneur compte parfois plus qu’une vie.

Un matin sans retour

Mariama Ndoly, 19 ans, vivait à Mbafaye, dans la région de Diourbel. Le 31 août 2020, elle est retrouvée morte dans les toilettes de son domicile, alors qu’elle était enceinte de six mois. Sa mère, Awa Diouf, est rapidement soupçonnée. Elle nie, parle de possession, mais les faits s’imposent (Sané, 2020).

Une mère, un secret, un aveu glaçant

Après son arrestation à Saly, trois jours plus tard, Awa Diouf passe aux aveux. Elle explique avoir étranglé sa fille alors que celle-ci vérifiait la température de l’eau dans les toilettes. Le motif ? La honte. Sa fille aurait “jeté la honte sur notre famille” en tombant enceinte hors mariage (Cissé, 2020).

Fuite, arrestation et stupeur

Selon les enquêteurs, Mariama a été vue pour la dernière fois entrant dans les toilettes avec sa mère. Après l’autopsie révélant une asphyxie, les gendarmes intensifient leurs recherches. Awa est localisée et arrêtée à Saly (Tambacounda.info, 2020). L’émotion est nationale. Mais dans son village, tout retombe dans le silence.

Mon regard

Je n’ai pas les mots. Cette histoire me bouleverse profondément. Ce n’est pas juste un meurtre, c’est une vie interrompue, brutalement, dans l’endroit même où elle aurait dû être en sécurité. Que l’honneur et le regard des autres puissent valoir plus qu’une vie humaine me semble tout simplement aberrant. Dans le prochain article, je reviendrai sur cette affaire pour en décrypter les ressorts sociaux, culturels et juridiques. Retrouvez-le ici

Pour l’instant, je veux que son nom soit entendu : Mariama Ndoly.

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