Affaire Dieynaba Ndiaye : Quand la victime est condamnée

mars 23, 2025
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Le 14 avril 2024, Dieynaba Ndiaye, une jeune femme de 26 ans, dépose plainte contre son mari, Alioune Badara Mbacké, pour violences conjugales. L’horreur qu’elle vit est palpable, marquée par des coups, des menaces et des humiliations. Elle espère que la justice la protégera, qu’enfin la femme sera écoutée et soutenue. Mais la justice sénégalaise la condamne. Oui, c’est elle, la victime, qui se retrouve emprisonnée. Comment une femme battue peut-elle se retrouver jugée coupable pour avoir tenté de défendre son intégrité ? Cette affaire qui défie la raison et le bon sens a secoué le Sénégal et relancé un débat crucial sur la place de la femme dans notre société.

Un mariage torturé : une victime qui cherche la justice

Sophie a été tuée après avoir Le 10 février 2024, Dieynaba Ndiaye se marie avec Alioune Badara Mbacké, pensant trouver en lui un compagnon de vie. Mais très vite, ce rêve se transforme en cauchemar. Violences physiques, psychologiques, et menaces incessantes font de son mariage une véritable prison. Elle souffre en silence, mais un jour, après des coups qui la laissent sans voix, elle trouve le courage de déposer une plainte. Un certificat médical révèle qu’elle est victime de violences, et la douleur se matérialise dans un ITT de 10 jours (Jeune Afrique, 2024). Pourtant, loin de trouver un soutien, Dieynaba se voit accusée d’un autre crime : celui de menacer de dévoiler des photos intimes de son mari. Un acte désespéré, certes, mais qui ne mérite-t-il pas d’être compris dans un contexte de violence ?

Une condamnation choquante : le revirement judiciaire

Le 21 octobre 2024, l’injustice frappe de plein fouet : c’est elle qui est condamnée. Trois mois de prison et une amende de quatre millions de francs CFA pour avoir collecté et menacé de divulguer des données personnelles. Un verdict incompréhensible qui choque le pays. L’affaire prend alors une tournure dramatique, car la victime se retrouve punie pour avoir tenté de se protéger. Ce retournement judiciaire soulève de nombreuses questions sur l’efficacité de la protection des femmes victimes de violences dans le pays (PressAfrik, 2024). Face à cette injustice, un vaste collectif pour sa libération émerge, et plus de 94 000 signatures sont recueillies pour demander sa libération (Seneweb, 2024).

Le scandale qui secoue la société sénégalaise

L’affaire Dieynaba Ndiaye ne se contente pas de choquer, elle réveille une société sénégalaise encore trop silencieuse face aux violences conjugales. Des organisations féministes dénoncent l’impunité des agresseurs et le manque de protection des victimes. Lors des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, cette affaire devient un symbole de l’injustice subie par les femmes victimes de violences au Sénégal. Le pays est secoué, mais les réformes nécessaires semblent encore trop lointaines. Cette histoire est plus qu’une affaire judiciaire, elle est un cri de révolte contre un système qui protège davantage l’agresseur que la victime (Dakaractu, 2024).

 Mon engagement face à l’injustice

L’affaire Dieynaba Ndiaye m’a profondément interpellée, car elle montre les failles d’un système qui est censé protéger les plus vulnérables. Ce qui me touche, c’est la manière dont cette histoire soulève des questions essentielles sur la place des femmes dans notre société, sur le rôle de la justice et sur la nécessité d’une véritable prise en charge des victimes de violences. Plutôt que de me limiter aux faits, je cherche à comprendre les enjeux sous-jacents, à décrypter les mécanismes sociaux et judiciaires en jeu. C’est dans cette recherche de vérité, de compréhension et de solutions concrètes que réside mon engagement. Dans mon prochain article, je reviendrai sur cette affaire pour en analyser les implications sociales, et ainsi creuser davantage les leçons que nous devons en tirer.

Sources :
Leurs histoires