Le meurtre de Ndèye Sophie Thior a bouleversé le Sénégal. Cette jeune femme de 29 ans a été brutalement tuée à Mbour, victime d'un crime qui ne peut être qualifié de simple "crime passionnel" (Seneweb, 2025). C'est un féminicide, un meurtre motivé par le sexe de la victime, symptomatique d'une violence systémique envers les femmes. En tant que femme sénégalaise et passionnée par la défense des droits des femmes, je pense qu'il est essentiel de comprendre cette nuance.
Une distinction cruciale
Sophie a été tuée après avoir refusé les avances de son compagnon. Ce refus a provoqué une violence extrême (Seneweb, 2025). Mais c’est là qu’intervient la question de la terminologie. Appeler ce crime « crime passionnel », comme certains l’ont fait, c’est en réalité minimiser la violence de genre qui en est à l’origine. Comme le souligne Maïmouna Astou Bâ, coordinatrice de l’association J-GEN, « il est honteux de remarquer encore une fois la manière dont les médias traitent les informations sur les féminicides et les violences faites aux femmes en général » (Dakaractu, 2022).
La société sénégalaise face aux violences faites aux femmes
L’affaire de Ndèye Sophie Thior met aussi en lumière une société sénégalaise encore en proie à des résistances culturelles face à la violence domestique. Selon l’historienne Lydie Bodiou, « Les féminicides conjugaux, pas tous, mais pour certains et majoritairement, sont des chroniques d’une mort annoncée » (TV5Monde, 2023). Trop souvent, la violence conjugale est cachée, minimisée ou justifiée par l’honneur et la réputation. C’est ce silence qui permet à ces crimes de se multiplier.
Ce qui vient ensuite
En tant que blogueuse et femme engagée, je m’efforce d’apporter une analyse éclairée sur ces problématiques, non seulement en retraçant les faits, mais aussi en explorant les raisons profondes de ces violences. Comme le rappelle le collectif des féministes au Sénégal, il est crucial de prévenir le monde médiatique quant à la manière d’exploiter ou de parler d’un tel sujet (Dakaractu, 2023).
Dans le prochain article, je vais vous raconter une nouvelle affaire de féminicide au Sénégal. À travers ces récits, j’analyserai les mécanismes sociaux et culturels qui rendent ces violences possibles. Je vous invite à me suivre dans cette démarche. Ensemble, refusons de fermer les yeux.
Sources :
Dakaractu. (2022). Féminicides au Sénégal : Le collectif des féministes dénonce « la banalisation » des meurtres de femmes. https://www.dakaractu.com/Feminicides-au-Senegal-Le-collectif-des-feministes-denonce-la-banalisation-des-meurtres-de-femmes_a214821.html
Dakaractu. (2023). Meurtre de Ndèye Sophie Thior : Le collectif des féministes du Sénégal dénonce un féminicide. https://www.dakaractu.com/Meurtre-de-Ndeye-Sophie-Thior-Le-collectif-des-feministes-du-Senegal-denonce-un-feminicide_a226489.html`
Seneweb. (2025). Meurtre de Ndèye Sophie Thior : Ce que l’on sait. https://www.seneweb.com/news/Societe/meurtre-de-ndeye-sophie-thior-ce-que-l-on_n_402481.html
TV5Monde. (2023). Féminicides : « Les crimes passionnels n’existent pas », mais les féminicides ont toujours existé. https://information.tv5monde.com/terriennes/les-crimes-passionnels-nexistent-pas-mais-les-feminicides-ont-toujours-existe-2675425